Programme maghrébin jeunesse (PMJ)

Proposé par l’UJEM et adopté par les participants du premier « Forum Euro-Maghrébin de la Jeunesse » (28 mars-3 avril 2005 à Rabat-Bouznika) : 32 organisations non gouvernementales d’une dizaine de pays.

Sommaire

I- Préambule

II- Les impératifs de l’unité maghrébine – Un impératif économique et social – Un impératif culturel – Un impératif politique

III- Rôle de la Jeunesse

IV- Le programme Maghrébin de la Jeunesse – Programme Ibn Batouta : – Programme Ibn Khaldoun – Programme Kahina-Melaïnine

V- Accès au programme

VI- Mise en œuvre du programme et coopération avec les États membres

VII- Conseil Maghrébin Jeunesse

VIII-Dispositions financières

IX- Cohérence et complémentarité

X- Suivi et évaluation

I-Préambule

Un demi-siècle après l’accession à l’indépendance nationale de la Libye, de la Tunisie, du Maroc, de l’Algérie et de la Mauritanie, le projet d’un Maghreb uni est dans l’impasse. Les conflits intermaghrébins paralysent le fonctionnement de l’UMA (l’Union du Maghreb arabe crée en 1989).

Les partis nationalistes s’étaient engagés, lors de la conférence du 17 avril 1958 à Tanger, à réaliser l’unification des pays maghrébins, en un seul ensemble, dès que l’indépendance de l’Algérie serait proclamée.

Cet engagement n’a pas résisté à la logique de formation des Etats Nations, dans les frontières léguées par la colonisation ni aux conflits générés par la définition des territoires.

Mais les tensions intermaghrébines n’ont pas pour autant réduit la perspective de l’unité à un vœu pieux.

L’aspiration à l’unité est vivante chez les peuples comme l’ont réaffirmé, lors du quarantième anniversaire de la Conférence de Tanger, 70 intellectuels maghrébins, en lançant, à cette occasion, un appel pour la relance du projet d’union maghrébine.

C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet des Jeunesses maghrébines, fortes de la conviction que l’unité de leur environnement est fondée sur une réelle communauté de destin.

A l’heure où, dans le monde, se constituent des regroupements de pays fondés sur les convergences d’intérêts commerciaux et géopolitiques, peu de région ont, comme le Maghreb, autant de traits en commun.

Une unité géographique, une origine de peuplement, une histoire, des langues, une culture et une religion toutes communes, des modes de vies semblables, ont forgé une forte identité maghrébine que la colonisation n’a pas pu effacer.

Bien à rebours, la lutte anti-coloniale aura pour effet de raviver le sentiment maghrébin ; ainsi, sous la même bannière, Abdelkrim Al Khattabi a réuni en 1947 les mouvements nationalistes dans le « Comité pour la libération du Maghreb ».

II-Les impératifs de l’unité maghrébine

1) Un impératif économique et social
Le Maghreb, s’étendant sur plus de 6 millions de km2 et peuplé de près de 70 millions d’habitants, constitue un ensemble régional ayant des atouts importants au plan géopolitique et économique. A l’articulation entre l’Europe et l’Afrique, avec deux façades maritimes, le Maghreb peut être appelé à un rôle majeur dans les courants d’échanges internationaux. La dimension de l’espace maghrébin et la complémentarité des productions peuvent également justifier le développement des échanges intra-maghrébins. Or, aujourd’hui ces atouts sont gaspillés. Malgré les accords de coopération signés par l’UMA le commerce d’intégration reste marginal (5% des échanges extérieurs). Le tropisme vers l’Europe prime toujours ; l’essentiel des échanges maghrébins se fait avec la CEE ; en revanche, le Maghreb, lui, ne représente que 3% des échanges extérieurs de la Communauté européenne.

Le cloisonnement national et des stratégies économiques dictées de l’extérieur ont aggravé le déficit d’autonomie de chacun des pays maghrébins. L’on observe une dépendance structurelle de l’Algérie et de la Libye, cantonnées à la mono exportation de leurs hydrocarbures, de la Mauritanie dont la vente du fer et des produits de la pêche sert à financer l’importation de tous ses biens de consommation. Les économies marocaines et tunisiennes, vouées à la sous-traitance des activités délocalisées, sont entièrement tributaires de la technologie et du marché européen.

Ces handicaps économiques expliquent la faible intégration maghrébine, ainsi que les retards au développement et leur conséquences sociales: inégalités des revenus, pauvreté et sous-emploi, analphabétisme. Si les situations sociales des pays maghrébins ne sont pas tout à fait identiques les traits essentiels le restent, pour l’ensemble.

L’une des conséquence qui touche le plus durement la jeunesse est l’incapacité des systèmes mis en place à générer de l’emploi. Cette crise du travail, parmi une population démographiquement jeune, crée une forte propension à l’émigration. La tendance affecte aujourd’hui, même la jeunesse instruite qui part chercher à l’étranger un emploi et des conditions de travail que le Maghreb se révèle inapte à lui offrir.

Seules des stratégies économiques concertées pourraient aider le Maghreb à reconquérir ses atouts, à les faire valoir auprès de ses partenaires. Des complémentarités existent compte tenu des ressources et des spécialisations agricoles et industrielles existantes. L’échelle maghrébine permettrait des investissement autrement plus rentables et porteurs que ceux effectués à l’échelon national. Un espace maghrébin unifié et pacifié constituerait, à la fois, un marché intérieur viable et un espace attractif pour les investisseurs étrangers.

C’est dans la perspective d’un développement prenant appui sur les facteurs endogènes, les atouts naturels et les atouts humains que s’inscrit notre projet pour un Maghreb des peuples.

2) Un impératif culturel
Parmi les atouts humains, s’impose la richesse culturelle du Maghreb. Les peuples maghrébins sont héritiers de plusieurs brassages: le fonds plurimillénaire berbère s’est enrichi des apports des civilisations méditerranéens de l’antiquité, africains, arabo-musulmans et arabo-andalous, et européens résultant de la colonisation.

La personnalité maghrébine doit sa singularité à la multiplicité de ses sources et à leur relative intégration, ce qui leur confère une unité d’ensemble tout en préservant les spécificités. Qu’il s’agisse des modes de vie, des formes de sociabilité et des expressions culturelles, les traits communs ressortent à l’évidence. Il est vrai aussi que les traits spécifiques à tel pays ou à telle région sont eux- mêmes très marqués. Mais les vraies lignes de distinction humaine sont sans doute transfrontalières, si l’on considère le prolongement, au-delà des limites administratives, des modes de vies des populations des steppes et des zones sahariennes, par opposition comparaison aux populations montagnardes ou celles des vieilles cités berbères ou arabo-andalouses.

Cette unité et cette diversité se retraduisent dans la situation linguistique complexe où se mêlent et coexistent des langues et des niveaux de langue différents:
– l’arabe littéral qui est la langue officielle des pays maghrébins, et le principal véhicule culturel;
– les différents parlers dialectaux qui assurent la communication quotidienne et l’expression de la culture populaire et qui ont des traits distinctifs, par rapport aux dialectes du Moyen-orient arabe;
– les différents parlers « berbères » qui s’apparentent à une langue commune le tamazight qui est le trait spécifique à cette région, sans omettre les parlers négro-africains, spécifiques au sud de la Mauritanie, espace charnière entre le monde arabo-berbère et l’Afrique subsaharienne.
– le Français qui est fortement présent à l’école, l’université, la communication technique, administrative, politique, économique et culturelle, auquel il faudrait ajouter la persistance des autres langues, issues de la colonisation, là où elle s’est exercée: l’espagnol au Nord du Maroc, l’italien en Libye.

Dans la perspective d’un Maghreb démocratique, tolérant, ouvert sur le monde, les Jeunesses maghrébines estiment que cet héritage culturel est désormais constitutif de la personnalité plurielle maghrébine ; il ne s’agit pas d’en nier une part ni de l’amputer mais, en revanche, de l’assumer pleinement et d’en faire un atout pour l’unité et le développement humain de la région.

L’arabe et le tamazight sont, pour nous, les langues maghrébines identitaires comme cela est dit et voulu surtout au Maroc et en Algérie. Mais encore une fois le Maghreb doit être culturellement pluriel, en tenant compte des réalités et des spécificités nationales ou régionales.

3) Un impératif politique
Le Maghreb auquel nous aspirons est :
– Un Maghreb pacifié, démocratique, un Maghreb où les droits humains sont respectés, où règnent l’esprit de coopération et la tolérance.
– Un Maghreb uni avec une constitution, un parlement, une monnaie et un drapeau.

Cet objectif peut apparaître comme profession de foi, une pure représentation.

C’est sans doute une utopie, comme l’était, au siècle dernier, la perspective de la fin des états coloniaux, ou, plus près de nous, l’extinction de l’Apartheid. Il était tout aussi utopique de penser, quelques décades après les guerres qui ont ravagé l’Europe, que les belligérants européens construiraient, dans la coopération, un Etat supranational. Toutes les grandes inventions, les grandes conquêtes scientifiques, les grandes avancées humaines sont apparues comme utopiques à ceux qui cultivent l’inertie et ne peuvent imaginer ou opérer le changement.

III-Rôle de la Jeunesse

La jeunesse maghrébine, qui constitue plus de la moitié de la population n’a pas connu la colonisation et ses stigmates, aborde, là, un chantier à la mesure de ses aspirations et de son dynamisme.

Les jeunes Maghrébins vivront demain – dans vingt ou trente ans – dans un monde différent ; pour que ce monde et leur Maghreb soient viables, il faut que la jeunesse agisse en vue du changement, qu’elle porte des projets novateurs pour façonner son destin.

La jeunesse maghrébine peut devenir une des forces motrices de la dynamique maghrébine. De même que nos pères se sont battus pour l’indépendance nationale, l’horizon de notre génération est le dépassement progressif des conflits intramaghrébins pour préparer la voie à un Maghreb uni, démocratique et prospère.

D’ailleurs, Le Maghreb ne se fera pas sans la participation active de la société civile ; c’est elle qui contribue, dans les différents pays, à la promotion de la culture démocratique et c’est à elle que revient le rôle de décloisonner les relations entre les peuples.

Les jeunesses pourraient prendre des initiatives populaires pour la mise en place de concertations et de coordinations dans tous les domaines d’intérêt commun.

Nombreuses, déjà, sont les concertations entre les associations qui œuvrent pour les droits humains ; les échanges et les colloques entre chercheurs et universitaires maghrébins sont fréquents mais il n’en va pas de même pour les mouvements de jeunesse et les organisations populaires.

Il s’agit, en tout état de cause, de penser au long terme. La nature des tensions dans l’espace maghrébin est telle qu’il faut d’abord s’atteler à la diffusion de la culture de la contradiction pacifique, au traitement démocratique des divergences.

Il n’est pas utopique de penser que la génération qui monte voudra s’affranchir des héritages qui contrarient son avenir et jeter les bases d’un Maghreb différent, d’un Maghreb où règnerait le droit, un Maghreb qui consacre ses atouts et énergies à un développement juste et durable.

Si le désir et la volonté de construire le Maghreb sont présents avec force chez cette jeunesse, Néanmoins, les moyens font défaut.

Les gouvernements maghrébins doivent permettre à cette jeunesse de se rencontrer, d’échanger, de réfléchir et de s’épanouir.

Un programme maghrébin de la jeunesse serait un outil formidable pour préparer l’avenir :
– Leur permettre d’acquérir les connaissances, les compétences et les aptitudes qui peuvent leur servir dans leur développe ment futur ;
– Encourager l’esprit d’initiative et d’entreprise ainsi que la créativité;
– Leur attribuer les moyens démocratiques de participer activement à la vie de la société et de devenir des citoyens actifs responsables et solidaires ;
– Promouvoir leur contribution active à la construction de l’unité maghrébine et renforcer leur sens de la solidarité;
– Soutenir, à la base même des systèmes éducatifs, la promotion de la citoyenneté, les valeurs des droits de l’homme et la lutte contre l’intolérance.

IV-Le Programme Maghrébin Jeunesse PMJ

Ce programme sera piloté et mis en application par une instance de suivi, appelée  » Conseil Maghrébin Jeunesse  » sous le sigle  » CMJ « .

Le PMJ permettra d’apporter un soutien financier et logistique à des activités de jeunes dans l’objectif de:
– Contribuer, à travers des échanges de jeunes, à promouvoir l’esprit maghrébin, l’établissement de la confiance mutuelle, le renforcement de la démocratie, le développement de l’esprit de tolérance, de la volonté de coopération et de la solidarité entre les jeunes. Ces derniers axes sont essentiels voués à la cohésion ultérieure de l’Union maghrébine.
– Contribuer à l’ orientation future et à l’élargissement des horizons des jeunes, en favorisant le développement de leurs aptitudes sociales, d’une citoyenneté active et d’une intégration équilibrée dans la société, sur les plans économique, social et culturel, y compris une préparation à la vie active ; cet aspect comporte, également, le souci d’encourager la conscience d’une citoyenneté maghrébine.
– Etablir des programmes d’action maghrébine, dans les domaines de l’éducation et de la formation, pour contribuer à la mise en place d’un Maghreb de la connaissance.
– Promouvoir la contribution active des jeunes, dans la construction du Maghreb, à travers leur participation à des échanges transnationaux, au sein du Maghreb ou avec des pays tiers, afin de favoriser une meilleure compréhension de la communauté de destin des peuples du Maghreb, leur diversité culturelle et de soutenir ainsi la lutte pour la propagation des droits de l’homme, de la citoyenneté et de la tolérance.
– Renforcer le sens de la solidarité des jeunes en intensifiant leur participation à des activités transnationales, au service de la collectivité.
– Encourager l’esprit d’initiative et d’entreprise ainsi que la créativité des jeunes, pour leur permettre de s’intégrer activement dans la société, par la reconnaissance de la valeur d’une expérience d’éducation informelle acquise dans un contexte maghrébin.
– Renforcer la coopération des Etats et des institutions décentralisées, dans le domaine de la jeunesse, en encourageant les échanges de bonnes pratiques, la formation des animateurs et la mise en œuvre d’actions novatrices au niveau maghrébin.

Le PMJ se divise en trois sous programmes :

  • Programme Ibn Batouta
  • Programme Ibn Khaldoun
  • Programme Kahina-Cheikh Melaïnine

1) Programme Ibn Batouta
Son objectif est d’apporter son soutien à des actions de mobilité transnationales des jeunes, leur permettant de voyager, de découvrir, d’échanger et de développer leurs capacités créatives et des réseaux de coopération au niveau maghrébin, qui permettraient un échange humain et d’expériences. Ces activités, basées sur des partenariats transnationaux entre groupes de jeunes, impliquent leur participation active et visent à leur permettre la découverte de l’Autre, développer leur sensibilité à des réalités sociales et culturelles différentes.

Une attention particulière est accordée à la participation de jeunes pour lesquels il s’agit d’une première activité maghrébine ou à des associations de petite taille ou locales sans expérience au niveau maghrébin.

Pour favoriser l’esprit d’initiative et la créativité des jeunes, le programme Ibn Batouta soutient des projets dans lesquels ils participent activement et directement à des initiatives novatrices et créatrices et à des entreprises axées sur l’engagement social des jeunes aux niveaux local, régional, national ou maghrébin. Ces projets permettent aux jeunes de développer leur esprit d’initiative et de concrétiser des activités qu’ils ont eux-mêmes conçues et dont ils sont les acteurs principaux.

Le soutien vise à favoriser l’extension des projets à des initiatives similaires menées dans d’autres États maghrébins, afin de renforcer le caractère transnational de celles-ci et de démultiplier les échanges d’expériences et la coopération entre les jeunes. Ce soutien peut comprendre l’organisation de rencontres de jeunes promoteurs d’initiatives et la création de réseaux professionnels.

2) Programme Ibn Khaldoun
Son objectif est de promouvoir l’esprit critique,le dialogue, le débat, l’unité maghrébine, la citoyenneté, les valeurs universelles des droits humains …

Le Programme Ibn Khaldoun apportera son soutien à des projets pilotes, fondés sur des partenariats transnationaux, conçus pour stimuler l’innovation et la qualité dans le domaine de la jeunesse :

Le programme Ibn Khaldoun apportera un soutien financier à:
– des activités qui visent le perfectionnement des acteurs du domaine de la jeunesse — notamment les intervenants pédagogiques, les animateurs, les responsables de projets maghrébins, les conseillers des initiatives jeunes. L’objectif est de garantir que ces projets présentent la qualité élevée requise.
– des activités -telles que des visites de travail, des études de faisabilité, des séminaires, des stages pratiques- qui mettent particulièrement l’accent sur les échanges d’expériences et de bonnes pratiques, portant sur des actions conjointes ou des questions d’intérêt commun ou qui sont conçues pour faciliter et promouvoir l’établissement de partenariats transnationaux durables et/ou de réseaux multilatéraux entre les acteurs du domaine de la jeunesse;
– des activités expérimentales qui constituent une source d’innovation et d’enrichissement, pour la politique de la jeunesse, par la mise en œuvre de nouvelles approches et de nouvelles formes de coopération, ainsi que par la collaboration d’acteurs venus d’horizons différents;
– des conférences et séminaires visant à promouvoir la coopération et l’échange de bonnes pratiques dans le domaine de la jeunesse, à développer l’esprit critique.
– des activités qui encouragent les acteurs du domaine de la jeunesse à intervenir dans l’information des jeunes au niveau maghrébin ainsi que la promotion de la coopération entre les systèmes d’information et de communication.
– mise en place, à l’intérieur de projets de coopération transnationaux, de mécanismes permettant un dialogue entre et avec les jeunes, grâce notamment à l’utilisation des médias destinés aux jeunes et des nouvelles technologies.

3) Programme Kahina-Cheikh Melaïnine
Parmi les atouts humains, s’impose la richesse culturelle du Maghreb. Les peuples maghrébins sont héritiers de plusieurs brassages: le fonds plurimillénaire berbère s’est enrichi des apports des civilisations méditerranéens de l’antiquité, des apports africains, des apports arabo-musulmans et arabo-andalous, et des apports européens résultant de la colonisation.

La personnalité maghrébine doit sa singularité à la multiplicité de ces apports et à leur forme d’intégration qui leur confère une unité l’ensemble tout en préservant les spécificités.

La Jeunesse doit prendre conscience de cette richesse, la développer et la promouvoir.

– Le Programme Kahina-Cheikh Melaïnine aura pour objectif de promouvoir toutes les composantes de l’identité maghrébine, avec un effort particulier pour promouvoir la culture amazigh et les cultures africaines du sud de la Mauritanie.
– Le Programme Kahina-Cheikh Melaïnine aura aussi pour objectif de promouvoir l’esprit de l’égalité citoyenne et l’égalité des chances entre l’homme et la femme, notamment dans les textes législatifs, en matière pénale, civile et administrative.
– Le Programme Kahina-Cheikh Melaïnine peut soutenir des projets, particulièrement ceux qui ont une dimension linguistique ou interculturelle. On accordera une attention particulière à l’appui pédagogique et au parrainage.

V-Accès au programme

– Le présent programme s’adresse aux jeunes, en principe âgés de 15 à 30 ans, ainsi qu’aux acteurs du domaine de la jeunesse qui résident, légalement, au Maghreb. Les limites d’âge peuvent être légèrement adaptées, lorsque les conditions spécifiques de certains projets le justifient.
– Il convient de veiller tout particulièrement à ce que tous les jeunes, sans discrimination, aient accès aux activités du présent programme.
– Le CMJ et les États maghrébins veillent à ce qu’un effort particulier soit entrepris, au profit des jeunes qui, pour des raisons d’ordre culturel, social, physique, mental, économique ou géographique, ont le plus de difficultés à participer aux programmes d’action qui les concernent tant au niveau communautaire qu’aux niveaux national, régional et local, ainsi qu’au profit des petits groupes locaux. À cet effet, ils tiennent compte des difficultés rencontrées par ces groupes cibles, et contribuent ainsi à la lutte contre l’exclusion.

VI-Conseil Maghrébin Jeunesse CMJ

Le CMJ est la structure maghrébine chargée de la mise en application du PMJ. Sa mission est de :
– Veiller à favoriser la coopération avec les organisations non gouvernementales agissant dans le domaine de la jeunesse et dans le domaine social ainsi que ceux de l’environnement, de la culture, du sport et de la lutte contre les diverses formes d’exclusion.
– Assurer, en coopération avec les États maghrébins, un suivi et une évaluation continue du présent programme, pour permettre de l’aménager, notamment en ce qui concerne les priorités pour la mise en œuvre des mesures.
– Veiller à la transparence de la sélection des projets et au contrôle de leur choix.

Comité :

Le CMJ est assisté par un Comité de Suivi. Le comité adopte son règlement intérieur.

Dans chaque pays, il y aura une structure nationale chargée de la gestion, au nom du Conseil Maghrébin Jeunesse. Cette structure est dénommée Délégation Nationale du Conseil Maghrébin Jeunesse(DNCMJ).

La mission de la délégation nationale du CMJ est de mettre en œuvre, dans chaque pays, le PMJ.

Pour démultiplier son action, chaque DNCMJ mettra en place un réseau de correspondants dans les régions du pays. Elle s’appuiera, aussi, sur les associations de jeunesse et d’éducation populaire,

Les correspondants doivent être formés par la DNCMJ, pour informer les jeunes, au plus près de chez eux et les aider à l’élaboration technique des dossiers. La DNCMJ développe de nombreux partenariats. L’objectif est de faciliter la participation des jeunes et de favoriser l’accès de tous au programme Jeunesse.

VII-Mise en œuvre du programme et coopération avec les États

– Le CMJ assure la mise en œuvre des actions communautaires faisant l’objet du présent programme.
– Le CMJ prend, en coopération avec les États membres, les mesures nécessaires afin de valoriser les acquis des actions conduites dans le cadre de la coopération communautaire ayant un rapport avec le domaine de la jeunesse.
– Le CMJ et les États prennent les mesures appropriées pour développer les structures mises en place au niveau communautaire et au niveau national, afin de réaliser les objectifs du programme, d’une manière conviviale. Le CMJ et les États veillent à prendre des mesures pour faciliter l’accès des jeunes à la mobilité transnationale, grâce à des mesures judicieusement conçues pour les informer et les sensibiliser dans ce domaine. L’Institut et les États veillent à ce que les actions soutenues par le programme fassent l’objet d’une information et d’une publicité adéquates.
– Les États adoptent les mesures nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du programme; ils s’efforcent, également, dans la mesure du possible, d’adopter les mesures qu’ils jugent nécessaires et opportunes pour lever les éventuels obstacles juridiques et administratifs à l’accès au présent programme.

VIII-Dispositions financières

– L’enveloppe financière pour l’exécution du présent programme, pour la période visée à l’article est établie par les Etats maghrébins.
– Les crédits annuels sont autorisés par l’autorité budgétaire dans la limite des perspectives financières.

IX-Cohérence et complémentarité

– Le CMJ assure, en coopération avec les États et sous réserve du caractère propre et de la spécificité de chaque programme, la cohérence globale et la complémentarité avec les autres politiques, instruments et actions communautaires pertinents. Une attention particulière est accordée à la promotion de l’égalité citoyenne et de l’égalité des chances entre les femmes et les hommes.
– Le CMJ assure, en coopération avec les États, la cohérence entre la mise en œuvre du présent programme et les autres activités communautaires relatives à la jeunesse, en particulier dans le domaine de la culture et de l’audiovisuel, de l’achèvement du marché intérieur, de la société de l’information, de l’environnement, de la protection des consommateurs, des petites et moyennes entreprises, de la politique sociale, de l’emploi et de la santé publique.

X-Suivi et évaluation

– Le PMJ fait l’objet d’une évaluation périodique réalisée par le CMJ en coopération avec les États. Cette évaluation est destinée à améliorer l’efficacité des actions mises en œuvre par rapport aux objectifs visés et s’assurer que l’égalité d’accès au programme telle qu’elle est énoncée est effective.
– Les États transmettent au CMJ chaque année, un rapport sur la mise en œuvre et l’impact national du PMJ.

Fait le 04 novembre 2004, à Paris